J’ai quitté le Québec pour l’Alberta en 1997, et j’ai déjà témoigné sur ce site. J’ai reçu l’invitation de le faire à nouveau, un update que je fournis avec plaisir.

Ma raison de quitter fut simple, mais surtout personnelle : avec pratiquement rien sur mon CV en 1995, j’avais très peu d’employabilité, en n’étant jamais sélectionné par les employeurs. Or ma tante qui habitait à Calgary depuis 1982 m’a fait miroiter les opportunités d’emplois à Banff, où les hôtels engagent n’importe qui car ils en ont tellement besoin, alors j’avais là la chance d’enfin rompre ce cercle vicieux dont j’étais prisonnier, et acquérir cette fameuse première expérience de travail, ce qui aurait été impossible au Québec étant donné ma situation.


J’ai aussi été attiré par l’Alberta par son esprit très libre, individualiste et ses valeurs clean de droite, que j’ai toujours prônées au nom du bon sens, de la responsabilité individuelle, de l’ordre et du bon fonctionnement général. J’habite maintenant à Calgary.

Fiscalement, je n’en reviens toujours pas. Le taux d’imposition en Alberta est le plus faible au pays, et son absence de taxe de vente provinciale, couplée à une TPS qui a descendu à 5%, me fait rire à chaque fois que je m’achète quelque chose de dispendieux. Cette taxe de vente combinée est plus faible qu’en Arizona! Savez-vous que l’Alberta ne prélève aucun impôt directement du chèque de paye quand on est payé à l’heure ? Et juste l’idée d’avoir à faire ce foutu rapport d’impôt provincial du Q ultra compliqué de rapine m’horripile, je suis content de ne jamais avoir eu de vraie job avec T4 au Québec! Oui le caractère distinct, au niveau culturel, d’héritage et d’histoire du Québec m’est toujours cher, j’ai même complété tout un projet tout à fait personnel d’exploration de l’histoire qu’on ne connaît pas du Québec, axé sur sa capitale, ma ville natale, et je suis très attaché à mes racines. Mais pour des raisons fiscales et le type de gouvernement à l’européenne archi-convoluté qui ne fait que s’endetter, non je n’y retournerai pas pour y rester!

Enfin, par ce projet d’histoire, couplé à certaines observations que j’ai faites hors-Québec, j’en ai appris des belles. Au niveau de l’éducation, le gouvernement du Q vous bande les yeux les Québécois comme vous ne le savez pas. Tellement de faits, de la perspective réelle, de l’histoire du Québec, ne vous sont pas enseignés car ils sont omis du programme d’éducation! Vous allez en trouver notamment dans les rubriques “French-Canadian nationalism” et “Lower Canada” sur thecanadianencyclopedia.com. Et ça ne se limite pas qu’à l’histoire. Savez-vous que dans le Canada anglais, au secondaire, ça fait partie du programme d’apprendre des choses telles que les grandes lignes qui définissent des grandes nations de ce monde telles que les États-Unis, la Chine, la Russie et le Japon ? Les élèves apprennent également la géographie et les organisations internationales, les relations diplomatiques à l’étranger, donc sûrement les ambassades, les types de gouvernements et de partis politiques, donc sûrement comment notre gouvernement parlementaire fonctionne, d’où il est hérité… tous des sujets sur lesquels, nous les Québécois francophones, notre connaissance est zéro quand on sort du secondaire 5. Et là on arrive à l’âge adulte avec cette soif de savoir et comprendre ces choses-là, car on en est naturellement curieux, n’ayant appris rien de plus d’un pays qu’une plage colorée sur un globe terrestre ou une mappemonde. On entend parler aux nouvelles des conflits dans le monde, de L’OTAN, du communisme, des résolutions de l’ONU, etc., sans rien n’y comprendre car ça ne nous a pas été enseigné, la population québécoise baignant dans cette perception muette que tout ça est si loin hors de nos frontières et tellement impertinent. Et la plus loufoque, on va voter à 18 ans sans savoir comment notre système électoral fonctionne, pourquoi des noms de candidats qu’on ne connaît pas sur le bulletin de vote, les grandes lignes définissant chaque parti, la gauche et la droite… tout ça enseigné dans un cours iconique de l’éducation secondaire from coast to coast, qui s’appelle Social Studies. Or ce cours est inexistant au Québec francophone. Dans une chambre d’hôtel où je travaille et où des étudiants canadiens-anglais du secondaire étaient en séjour, j’ai même vu un manuel scolaire d’un tel cours, intitulé “Exploring Nationalism”! Ce livre, au programme, ouvre l’esprit aux élèves au sujet des divers mouvements nationalistes dans le monde, comme par exemple celui du Sinn Fein en Irlande du Nord, sûrement celui d’Hugo Chavez au Venezuela s’il est assez récent, et il ne doit sûrement pas passer outre celui du Québec, auquel il se compare. Wow!! Qu’on est arriérés et incultes au Québec!


Par tout cela, j’ai réalisé que le gouvernement du Q impose à sa populace le même genre de mind-control par les médias et la manière dont ces sujets hors-frontières sont manipulés et livrés, qu’on a vu en Irak sous Saddam Hussein, et en Corée du Nord, seulement dans une très moindre mesure et d’une façon dissimulée, sournoise, qui passe inaperçue. Par la culture populaire qui nous est inculquée au Québec, l’idée qu’on a du monde dans lequel on vit est en très grande partie l’œuvre “craftée” de notre gouvernement, qui dicte, sans dicter tout haut contrairement aux dictatures mais avec notre identité nationale comme outil, ce que le citoyen québécois doit “savoir”, afin qu’il pense comme le gouvernement le désire. C’est un contrôle subversif typique des états d’Europe de l’Est. Or, le jeune Québécois n’en a pas la moindre idée car ce qu’on ne connaît pas, peut-on savoir qu’il nous est caché ? Nous n’avons donc aucune idée qu’il y a beaucoup plus que ça au monde dans lequel nous vivons.

Et savez-vous la meilleure ? J’ai une cousine qui a été élevée à Québec mais en français et en anglais conjointement, ayant eu la chance d’avoir fait son éducation dans les écoles anglaises, qui ne se souscrivent pas le moindrement au système du Ministère de l’Éducation. Résultat ? Et il m’a sidéré ben raide : quand je lui parlais de mes découvertes par mon projet d’historie etc., elle me révélait que l’éducation qu’elle avait reçue était la même, sans ces limites de cloisonnement imposées par le gouvernement du Q, qu’on reçoit dans le Canada anglais! Ce que j’ai appris de l’époque du 19e siècle dans mon projet d’histoire, et les seigneuries, elle savait tout ça, tout naturellement! Avez-vous appris ça, les seigneuries, dans le cours d’histoire francophone de Sec. 4 ? Elle expliqua ensuite que dans le système francophone, “vous apprenez les niaiseries catholiques, c’est pour ça que c’est borné…”.

Et oui, si le Québec est maintenant la juridiction la plus séculaire en Amérique du Nord, son nationalisme identitaire, comme je l’ai découvert dans mon projet d’histoire, a longtemps été 100% axé sur son catholicisme ultra religieux, et tout aussi ténébreux, où la population était maintenue dans l’ignorance et la peur, c’en était presque médiéval. Avec la Révolution tranquille, la religion et ses ténèbres catholiques s’en sont allées, mais l’ignorance imposée à la populace et le “shaping” québécois de ses connaissances et de sa perception du monde ont été pris en charge par le gouvernement séculaire laïc émergeant, très bien dissimulés derrière un Québec progressif, aux idées engagées comme ailleurs dans le monde démocratique, scientifique, moderne, etc.

Le contraste entre les matières enseignées respectives des deux systèmes distincts d’éducation, ce qui est raflé aux étudiants québécois francophones, est révoltant. Ce n’est qu’en sortant du Québec qu’on réalise que le monde, tel qu’on l’apprend au Québec, n’est qu’une bulle de contrôle propagandiste invisible exercé par un gouvernement qui tient sournoisement les ficelles, qui englobe et étouffe le Québec. Sortez du Québec, et allez découvrir le monde, libre de cette perception déformée!

Je remercie l’administration de ce site, car par cette invitation, j’ai enfin pu trouver un créneau pour exprimer cette macabre découverte que j’ai fait ces deux dernières années, ne sachant pas du tout où poster ça au grand public.