Joel

J’ai la chance d’avoir plusieurs amis qui ont décidés de me précéder et de quitter le Québec en tentant leur chance ailleurs. Depuis plusieurs années, j’entends parler à travers eux, de la manière dont les choses sont gérées à l’étranger, en République Dominicaine, plus précisément. Leur système médical est à la pointe de la technologie et surpasse même les soins actuellement prodigués au Québec. Il en coûte environ 15$ canadien pour une visite médicale et environ le même prix pour les traitements reliés à un ”check up” complet (tests sanguins, rayons-x, IRM). Les hôpitaux sont construits avec des planchers de marbres et la salle d’attente est constituée de fauteuils en cuirs.


Un autre fait intéressant à noter est qu’il est facile et ce, dès son arrivée, de reconnaitre que ce pays a mis l’accent sur les libertés individuelles et les droits de l’Homme. À titre d’exemple, on m’a expliqué qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une prescription d’un médecin pour autre chose que des opiacés. Autrement dit, le médecin vous explique les options qui s’offrent à vous, en terme de traitement et par la suite, c’est vous qui choisissez. Un fait encore plus étonnant est que tout médicament est gratuit, une fois qu’on a reçu sa ”cédula” (résidence permanente). L’université est également gratuite, une fois sa résidence permanente obtenue. Ce qui prend environ trois mois. Forcé de constater qu’il semble nous être impossible d’atteindre ne serait-ce que le statut quo, en terme de soins de santé, d’éducation et de respects des droits de tous et chacun, par rapport à un si petit pays. Ce qui m’amène à me demander, mais pourquoi est-ce le cas?

J’ai vécu au Québec toute ma vie. J’ai maintenant 24 ans et j’ai finalement décidé d’emboiter le pas à mes amis en les suivants là-bas. Je pars dans une semaine. ”Pourquoi” me demanderez-vous ? C’est très simple. Je suis écœuré de voir que le gouvernement se fout éperdument du bien-être de ses citoyens. Laissez-moi vous raconter quelques-unes de mes mésaventures.


Ma mère, qui est très malade vivait avec sa colocataire et elles étaient toutes les deux sur le ”bien-être social”. Imaginez-vous qu’un beau jour ma mère a reçu une lettre lui indiquant que puisqu’elles étaient lesbiennes, elles allaient non seulement dorénavant recevoir uniquement un chèque, mais que celui-ci allait être amputé de 200$ mensuellement. Il semble qu’il soit interdit de s’entraider au Québec. Pour défendre ce point laissez-moi vous citer un autre exemple. J’ai quelques amis d’origines latines qui ont immigrés en même temps au Québec, il y a quelques années. Dans le but de faciliter leur intégration dans leur nouvelle société d’accueil, ils ont décidé de s’entraider en mettant sur pied un petit système. Tous les participants concernés acceptaient de promettre de verser le même, dans une cagnotte et ce, de manière hebdomadaire. Aussi, ils établissaient un ordre défini par le hasard. Comprenez bien qu’avec seulement dix personnes qui acceptent de verser 100$ par semaine, ce n’est pas long avant de se retrouver propriétaire de sa première maison (1200$ par semaine). Bien, ce système a fonctionné et en moins de cinq ans tous mes amis étaient propriétaire de leur propre maison. Croyez-le ou non, mais le gouvernement québécois les a accusés d’évasion fiscale et ils ont dû déclarer faillite. Ils ont expliqué le pourquoi de leur situation aux instances gouvernementales, mais sans succès. Il semblerait qu’à leurs yeux, l’entraide n’existe pas et soit tout aussi illégale.

Un futur expatrié et fier de l’être!